Taxe Nutella : quel impact pour le site Ferrero de Seine-Maritime ?

Les sénateurs français ont voté une disposition visant à taxer l’huile de palme de 300%. Le Nutella, qui en contient, est visé par cette mesure. Et, indirectement, le site Ferrero de Villers-Ecalles (Seine-Maritime).

Une huile de palme plus chère à l’import aurait un impact sur le prix du pot de Nutella et de l’ensemble des pâtes à tartiner. D’autres aliments, composés de cette graisse réputée mauvaise pour la santé, sont concernés : citons pêle-mêle les chips, les biscuits, la margarine, les glaces, certaines céréales…

En France 126 000 tonnes d’huile de palme sont consommées chaque année, soit une quantité de 2 kilogrammes par habitant. Dans la majorité des cas, les français ne sont même pas au courant. Il est rare, en effet, que l’huile de palme figure sur la liste des ingrédients mentionnée sur les emballages, les fabricants préférant la désigner sous le terme plus global de « huile végétale » ou « matières végétales ».

108 000 tonnes de Nutella en Seine-Maritime

En France, le Nutella a un port d’attache : en Seine-Maritime. C’est à Villers-Ecalles que l‘italien Ferrero, distributeur de la marque, a installé son plus gros site mondial de production. De l’usine normande sort chaque année un volume de 108 000 tonnes de pots de Nutella.

La marque, qui cartonne tant auprès des enfants que des adultes, a même permis a Ferrero d’engranger, en pleine crise, un bénéfice de 850 millions d’euros en 2011.

Rappelons que l’amendement adopté par les sénateurs prévoit, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013, une taxe additionnelle de 300 euros sur la tonne d’huile de palme.

Pour le sénateur PS Yves Daudigny, auteur de l’amendement, ce durcissement fiscal doit inciter « les industries agro-alimentaires à substituer à ces huiles de nouvelles compositions plus respectueuses de la santé humaine ».

La consommation mondiale d’huile de palme a été multipliée par deux depuis les années 70. La courbe devrait suivre le même rythme d’ici à 2050.