L’huile de palme, qui entre dans la composition de la célèbre pâte à tartiner, sera surtaxée mais à un taux moins important que prévu.
L’Assemblée nationale a adouci la fameuse taxe Nutella qui vise à pénaliser l’importation d’huile de palme, une substance réputée mauvaise pour la santé, et dont la culture engendre un lourd impact écologique en accélérant la déforestation en Asie et en Amérique du Sud. Cette mesure, qui soulève depuis plusieurs années le courroux des principaux pays producteurs, l’Indonésie et la Malaisie en particulier, suscite, sur place également, les inquiétudes de l’industrie agroalimentaire. L’huile de palme, moins taxée que l’huile d’olive, n’est pas seulement présente dans le Nutella produit par l’italien Ferrero. Elle entre aussi dans la composition de nombreux biscuits, glaces et chips.
Le projet de taxation, soutenu par les écologistes, est sur la table depuis longtemps. Dès 2013, la premier ministre Jean-Ayrault, de passage en Malaisie, avait tenté de dédouaner l’exécutif français auprès des autorités locales en soutenant que cette pénalisation fiscale découlait d’une « initiative parlementaire » mise en œuvre contre l’avis de son gouvernement. L’an dernier, c’est la ministre de l’Ecologie ségolène Royal qui s’était attiré les foudres de plusieurs ministres italiens après avoir déconseillé aux français de manger du Nutella, véritable fleuron national de l’agroalimentaire transalpin. Des propos qui avaient déclenché des réactions hostiles en France où Ferrero gère une usine à Villers-Ecalles (Seine-Maritime).
A l’initiative des écologistes, alors que le Sénat, avait en première lecture créé une contribution additionnelle très élevée (300 euros la tonne en 2017, 500 euros en 2018, 700 en 2019 et 900 à partir de 2020). Mais les députés l’ont réduite à 90 euros, avec le soutien du gouvernement, en deuxième lecture du projet de loi biodiversité.