Des chercheurs havrais percent le secret des odeurs posthumes

Une Euroise veut commercialiser des parfums restituant l’odeur des personnes décédées. Son produit se base sur les travaux de recherche réalisée par l’Université du Havre.

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A défaut de ressusciter les morts, Katia Apalategui souhaite perpétuer leur odeur, ce parfum charnel dont ils embaumaient leur entourage, du temps où ils étaient encore vivants. Cette idée, macabre au premier abord, est pourtant très sérieuse : à tel point que cette quinquagénaire, agent d’assurances dans l’Eure, a l’intention d’en faire commerce, quitte à amorcer un nouveau virage professionnel.
Comme souvent, les bonnes idées d’entreprises découlent d’expériences vécues ou de désirs inassouvis. C’est le décès de son père, survenu 7 ans plus tôt, qui l’a fait réagir. Très affectée par ce deuil, Katia Apalategui s’aperçoit très vite que l’odeur de son papa lui manque. Une sensation partagée par sa mère qui lui confie, au hasard d’une conversation, qu’elle « n’a pas voulu laver la taie d’oreiller » qui embaumait encore le parfum naturel de son mari défunt.

Comment reproduire un souvenir olfactif ? L’Université de chimie organique et macromoléculaire (Urcom) de la faculté du Havre a justement mis au point une technique scientifique qui permet d’isoler l’odeur d’une personne à partir d’une cinquantaine de molécules extraites des fibres d’un vêtement. La solution est ensuite mélangée à de l’alcool conditionné dans un flacon. Ce sont ces petites fioles de parfum que Katia Apalategui compte vendre à sa clientèle, au prix de 560 euros.
Elle espère ouvrir son entreprise dès septembre prochain, et s’octroyer les services d’un chimiste rompu aux techniques de l’Urcom.
L’Insee recense environ 560 000 décès par an et les prévisions annuelles à l’horizon 2045 s’élève à 740 000.

Jérôme ALBERT

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